Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.040 et 1.083
Densité finale : 1.009 et 1.023
27 et 58 IBU, 123 et 155 EBC
Alcool (vol) : 4.3 et 7.7 %
Description
Catégorie : Masqué
Les articles dans cette catégorie ne s’affichent pas sur la page d’accueil
Ambrée fumée au houblon sauvage – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.036
Densité finale : 1.007
Env. 30 IBU, 31 EBC
Alcool (vol) : 4 %
Description
Cueillette 2020 – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.045
Densité finale : 1.007
? IBU, 13 EBC
Alcool (vol) : 5.2 %
Description et photos
Blonde Ale – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.044
Densité finale : 1.008
24 IBU, 9 EBC
Alcool (vol) : 4.8 %
Farm Ale – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.032
Densité finale : 1002
29 IBU, 14 EBC
Alcool (vol) : 4.2 %
Saison – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.034
Densité finale : 1000
25 IBU, 7 EBC
Alcool (vol) : 4.7 %
Blonde forte – recette
Ébullition : 60 min
Densité initiale : 1.066
Densité finale : 1.005
26 EBC – 28 IBU
Alcool (vol) : 8.3 %
Description et photos
Svalbard, jour 8
Longyearbyen
Nous finalisons le nettoyage de notre matériel après une longue nuit réparatrice. Au petit déjeuner, nous goûtons le fromage au caramel vanté par Jon, c’est immonde. Le renard – pauvre bête – nous en avait privé, j’espère que sa digestion a tenu le coup.
Nous montons sur un promontoire au-dessus de l’ancien centre de triage des mines, pente raide grimpée rapidement avec le guide. La balade est salutaire et permet de goûter encore aux crêtes désolées de ce désert polaire, au bleu profond de l’eau et à cet air pur et glacé qui nous fait encore grelotter.
Jon nous laisse pour l’après-midi et notre visite de la ville : exploration du centre commercial, des boutiques de souvenirs qui vendent toutes les mêmes choses, absurdes, les magasins de peau magnifique et un peu terrifiants, les rues (il y en a trois…) finalement sans grand intérêt. Toute la beauté de cette journée vient de l’ambiance étrange d’une ville utilitaire et minuscule faite pour résister aux éléments extrêmes de ces contrées. Les efforts esthétiques sont concentrés sur le confort intérieur et chaque banalité de l’endroit nous étonne : les interdictions de fusil à l’entrée des bâtiments, la panneaux “attention aux ours” en bordure de la ville, les parkings encombrés de motoneiges…
Nous mangeons avec les autres, je prends une soupe de poisson composée de bien trop de crème, et une bière de Longyearbyen, Rav Lager, très bonne, et cette fois la plus au nord.
Nous faisons tamponner nos passeports à l’office de tourisme et achetons un guide sur l’Isfjord, visitons le musée du Svalbard et écrivons des cartes postales au “Sval Bar” en poursuivant la dégustation des bières du Spitzberg : dark season, IPA, Pale Ale, Pilsner et blonde.
Nous apprenons qu’un camp voisin du notre, de l’autre côté de l’Isfjord, a été dévasté par un ours un jour plus tôt. L’ours aurait fait trois passages, s’obstinant malgré les multiples tirs de pistolet-fusée. Enervé après avoir mordu dans un pot de confiture, il aurait commencé à être très menaçant. Le groupe a finalement été évacué par hélicoptère.
Nous retrouvons toute l’équipe au restaurant Kroa pour notre dernier repas sur l’île : de la baleine fumée, un burger et de la morue absolument délicieuse.
Retour à l’hôtel à pied pour récupérer nos bagages, une balade d’une vingtaine de minutes qui nous permet de profiter encore un peu de la présence de Jon, des paysages désormais bien connus, de l’air frais et du soleil de 23 heures. Nous retournons enfin en ville, disons au revoir à Jon et au Svalbard et embarquons pour un vol vers Oslo.
Le décollage est rude, la piste secoue, nous admirons les falaises de roche pour nous engouffrer en quelques secondes dans un épais nuage. Une fois au-dessus, le Svalbard a disparu.
Svalbard, jour 7
Barentsburg
Pendant notre dernier déjeuner dans le tipi, un groupe de beluga passe près du camp. Il y en a plus d’une dizaine que nous entendons avant de voir. Nous prenons un peu de hauteur sur la moraine alors qu’ils passent près de la pointe de notre bras de fjord. Leurs dos blancs apparaissent, parfois une respiration dans un jet de brume sort de l’eau. A la jumelle, nous apercevons distinctement leur tête bosselée émerger pour replonger rapidement.
Nous plions le camp, rangeant nos affaires dans nos sacs étanches. Ils se retrouvent empilés en un grand tas sur la plage pour être cette fois embarqués non pas sur la coque éclaboussée de nos kayaks, mais dans le zodiac qui nous ramènera à bord. Nous savourons encore quelques pas autour de notre camp, sous un beau soleil avec la vision du bateau à l’horizon qui vient nous chercher.
A bord, on nous accueille avec un barbecue tristement célèbre. Il aurait en effet déclenché quelques années plus tôt un feu à bord alors que le cuistot essayait de la démarrer avec un bidon d’essence. Surpris par la flamme, il aurait lâché le combustible, le laissant s’enflammer ainsi que tous les bagages de l’équipe à bord. Nous remarquions en effet que l’équipement anti-incendie semblait très neuf. Nous mangions un steak de baleine, viande tendre au goût prononcé de foie de veau, un saumon délicieux et une côtelette de porc. Plus de viande que durant toute la semaine précédente, avec un arrière goût coupable en goûtant la baleine que je préférais largement voir nager que griller.
Bien que quasiment seuls voyageurs, nous sommes à bord d’un bateau de ligne. Il ne nous ramène pas directement à Longyearbyen mais nous permet de visiter Barentsburg, ville minière soviétique. Environ 300 personnes y vivent, quelques mineurs et beaucoup de scientifiques. Quelques rares bâtiments anciens ont échappé à la destruction totale par les Allemands durant la seconde guerre mondiale, alors que les soviétiques construisaient la ville, et contrastent avec des bâtiments modernes et utilitaires. L’importance de l’infrastructure jure avec le nombre d’habitants : une immense salle de sport, de grands bâtiments administratif, poste, école, mairie. Un buste de Lénine, copieusement couvert de guano, indique le centre-ville, comme dans toute ville russe, nous explique la guide. Elle nous offre l’histoire du Svalbard point de vue Russe, découvert par les Pomors au 17e siècle. Nous avions la version officielle, la version Norvégienne qui met en avant une présence viking à priori non attestée, et finalement la version Russe.
Nous buvons une bière de Red Bear, première brasserie la plus au Nord (il y en a une autre à Longyearbyen désormais qui lui a volé le titre de “plus au nord”), une Stout et une IPA qui passent divinement bien. Selon la coutume norvégienne, nous devons enlever nos chaussures en entrant, une pratique que je trouve délicieuse bien que présentement gênante après 10 jours sans se laver.
Nous embarquons à nouveau pour longer des falaises jusqu’à Longyearbyen, observant quelques guillemots et même un couple de macareux sur le trajet.
Arrivés à l’hôtel en fin de journée, nous nettoyons les combinaisons de kayak et savourons une douche salutaire. Une pellicule grasse nous couvre de la tête aux pieds, je ne l’avais pas remarqué jusqu’à présent. Nous prenons un repas entre nous bien sympathique. Et pour balancer le confort retrouvé avec plaisir : les bâtiments surchauffés, la profusion… un sentiment d’absurdité lié à la civilisation que je n’arrive pas si bien à expliquer mais qui revient après chaque expérience de ce type.
Svalbard, jour 6
Dernière navigation
Dernière expédition en kayak. Nous partons pour le glacier au fond de notre fjord. Il y un beau soleil, peu de nuages ni de vent et une mer d’huile. Après ma fraîche garde, je m’habille bien dans la combinaison, grosse erreur, j’en sortirait tout humide.
Nous traversons le Fjord en diagonale jusqu’au pied du glacier, sur la rive opposée à notre camp. Nous marchons sur ces étendues de moraine, des pierres poussées par le glacier au fil des années, formant de véritables collines de rocailles chaotiques. Les murailles de glace terminent la vallée pour en faire une étendue de blanc qui se jette dans la mer d’un bord, et rejoint de l’autre d’autres glaciers plus grands qui recouvrent 60% de l’île. Nous montons, prenons de la hauteur sur ce gris, ce bleu et ce blanc.
Retour à bord des kayaks pour traverser le lac devant le glacier, bordant de loin les murailles, attentifs à ne pas trop s’approcher des blocs de glace tombants dans l’eau. Nous pagayons au milieu des petits icebergs, les poussant avec nos rames et nos coques dans un raclement, entre les coups de tonnerre du glacier en mouvement. La consistance de l’eau varie entre granita ou chaos de gros glaçons. Nous réunissons parfois les embarcations pour admirer les paysages sans pagayer.
Dans ce lac gelé, nous apercevons au loin un phoque. Nous nous approchons, en voilà un autre. Il se dorent au soleil sur la glace pour sécher et se réchauffer. Ils sont aux aguets, mais nous pouvons nous approcher à quelques mètres. L’observation est silencieuse, attentive et respectueuse.
Le retour se fait dans les mêmes conditions idéales que précédemment. Plusieurs du groupe jouent, c’est le dernier temps ainsi en mer, nous en profitons.
Pendant le nettoyage des kayaks, la fin se sent : ça parle de douche, des gaufres proposés à bord. J’observe les bécasseaux, fascinants et mignons, les lumières rasantes sur la marée basse, le chant des sternes et le froid bien clément qui relève l’air pur. Comme à la fin de chaque voyage, je me trouve nostalgique, proche de moi et de la nature avec une réelle crainte pour la civilisation, le retour au quotidien.