Dimanche 6
Randonnée sportive, très interoceptive. Je teste ce que j’ai lu et appris des chaînes musculaires, les fascias, je poursuis ma découverte du corps par la pratique. Comment basculer le bassin lors d’un pas pour détendre son dos ; alléger les jambes à la montée en tirant les bras vers le haut ; réduire l’essouflement en respirant en conscience ; ménager les articulation par la simple imagination de leur donner de l’espace… c’est époustouflant. Je comprends les profs qui m’aprennent ça, qui passe leur vie professionnelle à explorer ces dimensions.
Mardi 8
Lundi 14
Je mets des jours à me remettre de la lecture de La horde du contrevent. Ce livre est un coup de massue sur mon esprit. Nexus VI disait dans une chronique, avec un sérieux et une implication éloquente “On a beau lire beaucoup, il y a peu de livres qui marquent dans une vie, mais La horde du contrevent est de ceux-là”. A ceux qui y sont réceptif, je crois qu’il touche quelque chose d’absolument profond, d’essentiel et de difficile à cerner. J’ai rarement eu le coeur serré à ce point en rangeant un livre terminé sur l’étagère, je dois faire mon deuil. La bande son – parce qu’il y a un album musical qui complète l’oeuvre – me suit encore presque tous les jours, des phrases me reviennent, des sensations. C’est une quête alchimique que les personnages mènent, et le lecteur, ici, y prend part.
Jeudi 17
Découverte il y a quelques jours de la chaîne Hygiène mental et avec elle que toutes mes réflexions sur la médecine, la science, la zététique, peuvent se résumer en quelques minutes de vidéos. C’est gratifiant car je suis parvenu à un résultat approchant, en l’occurence une vision qui m’est propre et partage des fondements solides. Mais frustrant parce que je n’ai rien apporté excepté à moi-même. Dur de créer du neuf. Je n’ai fait qu’entrevoir maladroitement les prémices de ce que Spinoza expliquait au 17e siècle dans Le traité de la réforme de l’entendement. Je devrais remplacer tout ce que j’ai écrit à ce propos par Lire Spinoza, au moins je ne volerais de temps à personne.
Dimanche 20
Boutons d’or dans le pâturage
Randonnée sur le Noirmont, moins spectaculaire que la Dôle mais superbe et très peu fréquenté. Je redécouvre encore le plaisir de marcher dans le Jura, le terrain de jeu qui m’a vu devenir randonneur. Je ne partage pas l’itinéraire parce que j’ai encore envie d’en tester un autre qui passera également par le Mont Sâla.
Retour en plaine, après l’orage
Jeudi 24
J’ai une défiance immédiate pour tout gourou…mais pas pour Jodorowsky. Il ne fait pourtant aucun effort pour être rassurant. Sa démarche m’invite, m’encourage même, à ne pas le suivre aveuglément, il reste pourtant une inspiration. C’est un homme saint, pas un gourou, comme Patti Smith, Baudelaire ou les Wachowski.
La liberté, c’est de vivre complet, dans tout son potentiel.
…
Ne pas faire l’amour, faire que l’amour te fasse.
A. Jodorowky
Dimanche 27
Syrphe
Mercredi 30
Relecture de mon journal de juin. J’avais décidé de moins m’y astreindre – objectif atteint – et en relisant, je supprime encore la moitié. C’est soit trop personnel, soit dérisoire. Les seules éléments à partager qui me semblent avoir du sens, ce sont les photos et les tracés de randonnées.