Retour d’expérience de création d’une brasserie à mon échelle.
Je brassais depuis quelques années, j’avais bien pris en main mon Braumeister 20L, mon processus de brassage se peaufinait et je voyais autour de moi pas mal de copains se lancer dans la grande aventure d’une brasserie professionnelle, souvent avec succès.
Un choix se posait donc naturellement : que faire de cette passion pour la bière ? L’envisager comme une activité professionnelle, ou continuer à le faire uniquement pour le plaisir ?
Travaillant alors à temps partiel, j’optais pour le compromis suivant : faire comme si je lançais une brasserie, mais sans changer de matériel. Le but étant d’avoir un aperçu de ce que peuvent impliquer les autres tâches d’un brasseur lorsqu’il ne brasse pas.
La brasserie Série B naissait en novembre 2016 avec le cadre suivant : proposer à une clientèle d’amis et de collègues une dizaine de brassins sur une année.
- Démarrage des brassins et création des recettes
- Création d’un logo en m’inspirant d’une imagerie de film de genre
- Création des étiquettes en récupérant des images de comics libres de droits en guise d’illustrations
- Tenue d’une comptabilité aux oignons
- Mise en place d’un système d’abonnement avec mes amis les plus curieux pour leur transmettre un certain nombre de bouteilles de chaque brassin
Spoiler : en 2019 à l’heure où j’écris ces lignes, je suis toujours bibliothécaire et n’ai pas ouvert de brasserie. L’expérience fut passionnante, riche, j’ai brassé comme jamais, eu des retours très positifs de mes bières au point de peiner à en conserver quelques bouteilles pour moi et j’ai adoré faire tout ça. Mais alors pourquoi ne pas passer à l’étape supérieure ?
Au milieu de ce travail passionnant de brasser des bières qui me plaisent sont venues se greffer toutes les tâches de commerce : vente, communication, livraison, délais, impératifs de rentabilité (je n’étais même pas encore concerné par l’administratif). J’ai très vite réalisé que j’aimais brasser, mais que vendre me contraignait énormément dans cette activité. Au final, je calculais que je passais autant, voire plus, de temps aux activités annexes qu’à la bière…et je n’étais encore qu’amateur. Face à l’ampleur du travail, je voyais aussi l’énergie à innover, à aller vers ce qui me plaisait sans concession, s’étioler.
Je terminais l’expérience avec trois bières de Noël et restais très ambivalent sur la suite à donner. J’ai mis finalement une année à me positions après cette expérience et à réaliser une chose pourtant simple : une passion ne fait pas forcément un bon métier. J’ai dû me concentrer sur ce que j’aime dans la brasserie, pour réaliser qu’une entreprise ne me l’offrirait pas : assouvir ma curiosité en faisant des essais (bien souvent hasardeux), brasser avec envie et passion plutôt que par nécessité, prendre le temps qu’il faut pour faire bien.
Me voilà donc désormais à plus d’une soixantaine de brassins, à l’aise avec mon statut d’amateur et bien heureux d’avoir poursuivi sur cette voie.
Toujours est-il que je suis fier du travail accompli durant cette année de brassage intensif, et je suis heureux d’en présenter ici les quelques résultats : descriptifs, étiquettes et recettes.
A la votre
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#01 Blonde Sidérale | #02 Ghostly Scotch Ale | #03 L’Innommable |
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#04 Octonaria Triplex | #05 IPA Hopfull | #06 Irish Red |
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#07 Brune Low ABV | ||
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Punchy Double | Pumpkin Crash Ale | Breakfast Stout |