Svalbard, jour 8

Longyearbyen

Nous finalisons le nettoyage de notre matériel après une longue nuit réparatrice. Au petit déjeuner, nous goûtons le fromage au caramel vanté par Jon, c’est immonde. Le renard – pauvre bête – nous en avait privé, j’espère que sa digestion a tenu le coup.

Nous montons sur un promontoire au-dessus de l’ancien centre de triage des mines, pente raide grimpée rapidement avec le guide. La balade est salutaire et permet de goûter encore aux crêtes désolées de ce désert polaire, au bleu profond de l’eau et à cet air pur et glacé qui nous fait encore grelotter.

Jon nous laisse pour l’après-midi et notre visite de la ville : exploration du centre commercial, des boutiques de souvenirs qui vendent toutes les mêmes choses, absurdes, les magasins de peau magnifique et un peu terrifiants, les rues (il y en a trois…) finalement sans grand intérêt. Toute la beauté de cette journée vient de l’ambiance étrange d’une ville utilitaire et minuscule faite pour résister aux éléments extrêmes de ces contrées. Les efforts esthétiques sont concentrés sur le confort intérieur et chaque banalité de l’endroit nous étonne : les interdictions de fusil à l’entrée des bâtiments, la panneaux “attention aux ours” en bordure de la ville, les parkings encombrés de motoneiges…
Nous mangeons avec les autres, je prends une soupe de poisson composée de bien trop de crème, et une bière de Longyearbyen, Rav Lager, très bonne, et cette fois la plus au nord.

Nous faisons tamponner nos passeports à l’office de tourisme et achetons un guide sur l’Isfjord, visitons le musée du Svalbard et écrivons des cartes postales au “Sval Bar” en poursuivant la dégustation des bières du Spitzberg : dark season, IPA, Pale Ale, Pilsner et blonde.

Nous apprenons qu’un camp voisin du notre, de l’autre côté de l’Isfjord, a été dévasté par un ours un jour plus tôt. L’ours aurait fait trois passages, s’obstinant malgré les multiples tirs de pistolet-fusée. Enervé après avoir mordu dans un pot de confiture, il aurait commencé à être très menaçant. Le groupe a finalement été évacué par hélicoptère.

Nous retrouvons toute l’équipe au restaurant Kroa pour notre dernier repas sur l’île : de la baleine fumée, un burger et de la morue absolument délicieuse.

Retour à l’hôtel à pied pour récupérer nos bagages, une balade d’une vingtaine de minutes qui nous permet de profiter encore un peu de la présence de Jon, des paysages désormais bien connus, de l’air frais et du soleil de 23 heures. Nous retournons enfin en ville, disons au revoir à Jon et au Svalbard et embarquons pour un vol vers Oslo.

Le décollage est rude, la piste secoue, nous admirons les falaises de roche pour nous engouffrer en quelques secondes dans un épais nuage. Une fois au-dessus, le Svalbard a disparu.